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Ces chasseurs français Morane 406, "découverts" par les "documentaristes", sont désormais mis à toutes les sauces et on les voit dans presque toutes les émissions de TV parlant de la IIe guerre mondiale. RIDICULE. Lire la suite plus bas.

Ces chasseurs français Morane 406, "découverts" par les "documentaristes", sont désormais mis à toutes les sauces et on les voit dans presque toutes les émissions de TV parlant de la IIe guerre mondiale. RIDICULE. Lire la suite plus bas.

La télévision historique – HORREUR et falsification !

(Veuillez noter que, en français, les mois (et les jours) s'écrivent sans majuscules ; ce n'est pas moi qui en mets sur ce site.)

 

 

Comme je l'indique plus haut, si l'on regarde des émissions de télévision consacrées à la IIe guerre mondiale, on ne peut plus échapper aux omniprésents chasseurs français Morane 406, généralement à trois (parfois à six ou plus) et en train de tirer vers le bas, ce qui se voit aux puissantes lueurs de départ du canon axial de 20 mm, qui était monté dans l'axe de l'hélice. Cette arme remarquable était française malgré le nom curieusement espagnol de son fabricant, la société (française) Hispano-Suiza, qui produisait aussi les moteurs en ligne (pas les moteurs en étoile des chasseurs Bloch et autres) des chasseurs français Morane-Saulnier MS 406, Dewoitine D.520, Arsenal VG-33, 36 et 39, etc. Vous trouverez facilement sur Internet les explications relatives au nom "Hispano Suiza". Ce canon, d'abord le HS 9, suivi du HS 404 qui lui était presque identique mais avec une cadence de tir presque doublée, et qui arma de nombreux MS 406, tous les D.520 et des centaines de bombardiers de conception française (Breguet 693, LeO 45, Amiot 351-354), était nettement le meilleur canon du monde (pour cet emploi, spécialement sur les chasseurs) à la fin des années 1930 et pendant toutes les années 1940 (40-49) et au-delà. Il n'a été détrôné, longtemps après la fin de la guerre, que par l'adoption générale dans les années 1950, en Europe (surtout en France et en Angleterre), des canons de 30 mm inspirés directement des armes allemandes correspondantes.

La RAF, ayant étudié avant la guerre toutes les armes existant sur le marché pour armer les chasseurs, avait conclu que le HS 404 (français) était le meilleur, spécialement pour l'emploi de projectiles perforants, très importants pour détruire des avions ennemis en vol, en brisant les longerons, les blocs-moteurs, etc., et en traversant les blindages éventuels. Sa précision était remarquable aussi, même à longue distance (400 mètres et plus ; la plupart des avions abattus l'étaient à des distances allant de 50 à 250 m. Au-delà, la visée devenait très difficile et la précision du tir incertaine, mais le HS 404 permettait de surmonter ces difficultés... si le tireur était suffisamment habile). La RAF a donc employé massivement ce canon français, produit sous licence dans pas moins de six usines britanniques, dès qu'elle a pu résoudre les problèmes posés par son montage, notamment dans les ailes du "Spitfire", qui n'avaient pas été conçues ni fabriquées pour recevoir une arme aussi puissante. En effet, le tir de ses projectiles lourds à grande vitesse avait pour effet de donner un recul très puissant. Pressée d'armer ses "Spitfire" de ces canons bien plus efficaces que les habituelles 8 mitrailleuses légères de .303 inch (7,7 mm, et non pas "303 mm" - un calibre pour navires de bataille extra-lourds de 25 000 à 35 000 tonnes et plus - comme l'écrivent certains "historiens" français mais ignares et très bêtes), la RAF en a armé, pour commencer, les "Spitfire" d'un certain squadron, mais en couchant ces armes sur le côté, à l'intérieur des ailes. Lesdits canons n'avaient jamais été prévus pour tirer dans cette position, et leur fixation était insuffisante aussi, de telle sorte que, quand ils tiraient, ils essayaient plutôt de démolir leur propre avion que ceux des Teutons. Résultat : des enrayages constants (rares sur les avions français car le montage y était correct) et la fureur des quelques pilotes de la RAF (une vingtaine au maximum, sur plus de deux mille : moins de 1 %) ainsi désavantagés, mais, quand ces canons tiraient malgré tout, "le résultat (sur les avions allemands attaqués) était la dévastation", selon l'auteur britannique Len Deighton dans son livre "Fighter" (Chasseur). Les britanniques appellent toujours ce canon "Hispano" sans autre précision, à part Mark II, Mark V ou autre, sans doute pour faire croire au monde entier que les avions de la RAF n'ont jamais eu, comme armement principal (de loin), un canon français fabriqué sous licence en Angleterre. Curieusement, les bombardiers bi ou quadrimoteurs de la RAF étaient armés uniquement de mitrailleuses légères, insuffisantes sur tous les plans, notamment la portée du tir. Cette erreur, et surtout l'absence de tout armement et de toute surveillance sous l'avion, a coûté la vie à des dizaines de milliers de membres d'équipages. Les chasseurs allemands, surtout  les chasseurs de nuit, en profitaient pour approcher par dessous, sans être vus, et pour abattre ces bombardiers à coup sûr. Certains pilotes allemands ont ainsi largement dépassé les cent victoires, comme Schnaufer et Lent.

Les chasseurs de la RAF ont donc été armés de deux ou quatre canons dans les ailes (saut peut-être les "Mustang", des avions américains) dès que la RAF est parvenue à réaliser un montage solide, sûr et efficace : Spitfire II à XVI, avec deux canons et deux ou quatre mitrailleuses, parfois quatre canons (rarement), quatre canons pour les Hurricane à partir du IIc, quatre canons et quatre mitrailleuses légères dans le nez des bimoteurs de chasse ou de pénétration et d'attaque Westland "Whirlwind" (qui a eu assez peu de succès) et De Havilland "Mosquito", un avion formidable, rapide, en plusieurs versions différentes, le bombardier emportant plusieurs tonnes de bombes (autant qu'un quadrimoteur B-17, paraît-il, mais avec deux hommes à bord au lieu de dix ou onze, et à une vitesse double ou davantage). Le célèbre "Mosquito" fut, à partir de 1943, l'un des cauchemars des Allemands. Les fameux chasseurs monomoteurs Hawker "Typhoon" (redoutable pour l'attaque au sol) et "Tempest", comme celui de Pierre Clostermann, étaient armés de quatre canons "Hispano", comme disent les Anglais, et de 8 fusées air-sol très efficaces.

Mais revenons au Morane 406. Dans les émissions de TV qu'on peut voir souvent, et qui sont consacrées au "Blitztkrieg" (sic), la guerre-éclair déchaînée en 1940 contre les Alliés occidentaux, ou à l'attaque japonaise de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, ou à diverses autres campagnes ou opérations de guerre, ces quelques images de Morane 406 sont vraiment mises à toutes les sauces depuis qu'un fouilleur d'archives les a découvertes sous quelque montagne de poussière : n'importe quoi. Ce chasseur, qui était encore satisfaisant jusque vers fin 1939, était nettement inférieur, par sa vitesse et sa vitesse ascensionnelle (taux de gain d'altitude en montée rapide), aux autres chasseurs de 1940, allemands (Messerschmitt 109 E, pas le 109 D) ou britanniques (Hurricane, Spitfire I). Attention, jeunes passionnés qui ne regardent que les vitesses maximales des avions et les totaux de victoires des plus grands as, "inférieur" ne signifie en aucun cas "complètement nul" ni "n'ayant aucune chance ni aucune utilité". Quoi qu'il en soit, la France fut le seul pays à employer le MS 406 en grande quantité au combat (environ 250 avions au 10 mai ; c'est approximatif. Les avions perdus étaient remplacés dans toute la mesure du possible. Ce nombre a ensuite diminué constamment et fortement, l'Armée de l'Air ayant une forte volonté de le remplacer le plus vite possible par des chasseurs plus récents et meilleurs que lui, surtout le Bloch 152 et le Dewoitine 520, dont la production en masse commençait à produire des effets notables (environ 400 D.520 avaient été livrés aux unités de combat à la fin de la Campagne de France le 16 juin 1940, dont une centaine furent perdus au combat ou autrement). Le Curtiss H-75 acheté aux USA (env. 120 avions au combat, avec des livraisons complémentaires permanentes, comme pour tous les autres avions encore utilisés) donnait satisfaction malgré son armement trop léger, que déploraient ses pilotes, qui étaient souvent de grands as, comme le formidable capitaine Accart, que j'ai appelé ici "Accart  le preux" dans la rubrique qui lui est consacrée.

Le MS 406 ou Morane 406 est l'un des avions sur lesquels on a publié le plus de bêtises et d'absurdités. Malgré ses défauts incontestables, il avait le mérite d'exister à des centaines d'exemplaires dans les unités de combat (avec remplacement satisfaisant des pertes), et il a abattu largement plus de cent avions allemands (je dirais environ 150), spécialement des bombardiers, si nuisibles, contre lesquels son excellent canon se montrait efficace, d'autant plus que ce canon était monté dans l'axe de l'hélice, ce qui facilitait beaucoup la visée aux pilotes. Les MS 406 ont abattu aussi des dizaines de Me 109 : ces excellents chasseurs allemands avaient aussi quelques défauts et ils n'étaient pas invulnérables quand ils recevaient des rafales de mitrailleuses (le MS 406 en avait une dans chaque aile) et de redoutables canons de 20 mm. Le MS 406 a été exporté dans plusieurs pays. La Finlande en a aussi commandé trente et elle les a utilisés activement dans sa défense contre l'infâme agression soviétique (en clair : l'impérialisme RUSSE), avec quelques modifications, notamment le montage de moteurs soviétiques (plus puissants) capturés, qui l'ont beaucoup amélioré. La Suisse, elle, pays neutre qui défendait énergiquement sa neutralité… jusqu'à la défaite franco-anglaise de juin 1940, a acheté quelques MS 405 (présérie du 406) et la licence de fabrication du MS 406, dont plus de 300 (360 ? Je dois encore vérifier - une grande partie de ma documentation est encore dans des cartons) ont été produits en Suisse et employés jusqu'après la fin de la guerre. Grâce à plusieurs modifications, les MS 406 suisses, désignés D-3801, étaient nettement supérieurs à leurs cousins français : moteur plus puissant, hélice suisse Escher-Wyss meilleure, etc. L'un de ces exemplaires suisses, un D-3801, vole encore dans des fêtes aériennes et il fait même des tonneaux, comme son congénère le Curtiss H-75 ex-français.  Bref, tout le monde a amélioré ses "Morane", sauf la France (mais c'était en cours - trop tard). La Pologne, qui cherchait désespérément des avions en 1939, avait commandé 160 MS 406 à la France, la Lituanie 12, mais les évènements empêchèrent les livraisons à ces deux pays. La Turquie reçut les 45 MS 406 qu'elle avait commandés. Les avions commandés par la Chine furent saisis par les autorités françaises en Indochine.

Il semble bien que cet avion ait plu aux chefs des aviations militaires dans de nombreux pays, et ce n'étaient pas tous des amateurs ignorants. Certains pays ont acheté des "Hurricane", d'autres des Messerschmitt 109, d'autres encore des Curtiss H-75 (Norvège, Pays-Bas, Thaïlande). Le MS 406 faisait donc bonne figure malgré tout. 1 083 (à quelques exemplaires près) ont été produits en France, 300 ou 360 en Suisse (je vérifierai).

Après la défaite alliée de juin 1940, l'Allemagne a livré des dizaines de Morane 406 à divers pays, notamment la Finlande, la Croatie proallemande… (à vérifier aussi - par moi-même). Après ladite défaite, la Suisse avait des frontières communes uniquement avec l'Allemagne, l'Italie fasciste et les pays soumis ou incorporés à l'Allemagne : Autriche, France de Pétain… Cette situation était très délicate.

 

CORRECTION :  j'avoue tout, je suis coupable ; je sanglote, je m'arrache les derniers cheveux rescapés et je couvre de cendres mon visage indigne. Pourquoi tout ce désespoir ? La cause en est le petit bout de film dont je parle plusieurs fois dans cette rubrique, et dont j'ai signalé qu'il montrait un (excellent) chasseur français Dewoitine D.520, en vol, vu de 3/4 avant et en train de tirer, avec les lueurs de départ, très visibles, du canon axial de 20 mm et des deux mitrailleuses de l'aile gauche (l'aile droite est masquée par le fuselage).

Eh bien, je me suis trompé ! Malgré les apparences, cet avion n'est pas un D.520. En effet, l'arrêt sur image (souvent appelé "pause", terme anglais) à la bonne seconde permet de voir que les lueurs de départ vues sur le nez de l'avion ne proviennent pas d'un canon axial (comme pour le Morane 406 et le D.520, et aussi pour de nombreux chasseurs soviétiques) mais de deux mitrailleuses de capot montées juste au-dessus de la casserole d'hélice (c'est le capotage conique ou arrondi qui couvre le moyeu d'hélice et l'extrémité de son arbre ; presque tous les avions monomoteurs à moteur en ligne (pas en étoile) de l'époque, dans tous les pays, avaient une casserole d'hélice.) Ces mitrailleuses semblent être de gros calibre (.50 calibre américain, soit 12,7 mm, surtout pas "50 mm" !) mais je le dis sans garantie, elles sont peut-être légères (7,62 mm, 7,7 ou autre). Alors, quel est cet avion ? J'hésite. C'est peut-être un Curtiss P-40, dont l'armement correspondait à cela (deux mitrailleuses dans chaque aile plus deux de capot). Ce n'était pas un chasseur de pointe mais il a été très utilisé par son pays d'origine, les USA, et aussi par de nombreux autres pays, spécialement en 1941-45 en Égypte, en Libye et en Italie (P-40 "Mohawk", "Tomahawk", "Kittyhawk", "Warhawk", etc.). J'ai compté 23 pays utilisateurs dans le monde entier sauf le Japon, évidemment. Il est probable que la plupart des pays aient reçu leurs P-40 plus ou moins gratuitement au titre de l'assistance mutuelle entre les pays ennemis du Japon et de l'Allemagne ainsi que de l'Italie jusqu'à son ralliement en 1943, ou même après la fin de la IIe guerre mondiale (les avions en surplus ne coûtaient presque rien, ou même rien du tout, y compris des milliers de formidables P-51 D "Mustang"). L'hypothèse "P-40" semble corroborée par les bandes horizontales claires et sombres alternées qu'on voit sur la dérive car, dans les années 1930 et jusqu'en 1941, peut-être au-delà, les avions militaires américains arboraient des bandes alternées rouges et blanches sur la dérive, ce qui était plutôt visible. Il n'est toutefois pas certain que "mon ex-D.520" ait été en réalité un Curtiss P-40 de l'USAAF car, dans tous les pays y compris l'URSS, de nombreux pilotes de chasse décoraient leurs avions avec beaucoup d'imagination et de fantaisie (un peu comme les bombardiers américains avaient le nez décoré d'affriolantes jeunes femmes peu vêtues, souvent dans des pauses que réprouve la morale, et beaucoup ne sont pas connues car censurées). Les "décorateurs" les moins actifs étaient probablement les Français et les Britanniques, suivis des Allemands.

L'avion vu sur ce bout de film ne tire pas avec un canon axial (débouchant dans la pointe de la casserole d'hélice) mais seulement avec deux mitrailleuses de capot et deux autres dans chaque aile. L'explication la plus vraisemblable est qu'il s'agit d'un Curtiss P-40 produit avant la suppression des armes de capot, donc avec l'armement fixe composé de trois mitrailleuses lourdes (.50 calibre, soit 12,7 mm) dans chaque aile. Cet avion a été produit à 13 738 exemplaires (toutes versions confondues) selon Bill Gunston, qui ajoute « fournis à l’État américain ». Il est possible que plusieurs milliers d’exemplaires supplémentaires aient été fournis directement au Royaume-Uni (alias Angleterre), à l’Afrique du Sud et à de nombreux autres pays sans passer par l’intermédiaire de l’État américain (???).

Lors de l’attaque de Pearl Harbor, au sujet de laquelle diverses stations de télévision nous inondent de nombreuses émissions, quelques pilotes de chasseurs américains Curtiss P-36  et P-40 ayant échappé au massacre sont parvenus à prendre l’air et à riposter, abattant une vingtaine d’avions japonais (nombre donné à titre indicatif, sans garantie). L’artillerie antiaérienne (DCA) et de nombreuses mitrailleuses ont riposté aussi. Les Japonais perdirent 29 avions en tout, ce qui n’est vraiment pas mal, surtout dans de pareilles conditions. Manifestement, les pertes japonaises auraient été terribles si seulement les responsables, à Pearl Harbor, avaient été moins bornés et avaient fait leur travail, tout simplement (ils avaient reçu des mises en garde à temps, sauf pour l'attaque imminente, mais une base aéronavale géante doit toujours être prête à se défendre). Ces Curtiss P-36 américains étaient presque les mêmes que ceux utilisés brillamment par la Chasse française en 1939-40, désignés Curtiss H-75 ; l’État-Major français avait hélas supprimé la ou les mitrailleuses lourdes, qui aurai(en)t été bien utiles par leur force de frappe et leur portée très supérieures à celles des 4 puis 6 mitrailleuses légères de 7,5 mm, ce qui était le calibre français pour les armes de cette catégorie : fusils, FM et mitrailleuses de 7,5. Les P-36 de « PH » avaient probablement un moteur amélioré (plus puissant) par rapport à ceux de 1940 et peut-être 6 mitrailleuses lourdes de .50, soit 12,7 mm, toutes dans les ailes ; je dois encore vérifier ce point (de nombreux imbéciles qui se prétendent « historiens » persistent à traduire « .50 calibre guns » par « canons de 50 mm ». C’est tellement idiot que je ne perdrai pas mon temps à donner des explications (se reporter à Internet si nécessaire). Six canons de 50 mm (P-36, P-40, P-51 « Mustang » et autres, surtout les chasseurs de l’US Navy), voire huit (P-47 « Thunderbolt »), plus les munitions, auraient pesé des tonnes et aucun chasseur n’aurait même pu décoller en charriant une masse aussi énorme.

Toutes mes excuses les plus humbles pour cette erreur. Je ne suis donc pas infaillible (stupéfaction générale). J'implore votre indulgence. Dans le faible espoir d'échapper à la guillotine, j'ajoute que ce qu'on voit, et qui est très bref, tromperait probablement la plupart des observateurs (on n'a pas le temps de bien regarder, sauf grâce à l'arrêt sur image, que très peu de spectateurs utilisent à cet instant précis). Les images, probablement filmées d'assez loin, ne sont pas très claires, sans doute fortement agrandies.

PS : bien entendu, on voit constamment, à présent, des chasseurs français Morane 406 dans presque toutes les émissions de TV où figurent des avions : Batailles d'Angleterre et d'Allemagne 1943-44), Pearl Harbor… bref, toute la guerre sauf peut-être le Pacifique (mais cela viendra tôt ou tard, ne perdons pas tout espoir).  

Remarque générale - 15 août 2019 :  comme les journalistes (que j'appelle "journalphabêtes" pour des raisons évidentes), ceux qui confectionnent les émissions sur diverses périodes ou batailles de la IIe guerre mondiale s'épient les uns les autres en permanence, à chaque minute, et ils imitent leurs congénères immédiatement, comme le font les journalphabêtes, qui, en cela, imitent les singes de la forêt africaine : il suffit que l'un d'eux fasse quelque chose pour que les autres l'imitent immédiatement. Dès qu'un "documentariste" (tu parles !), plutôt un colleur de bouts de films qui ne comprend même pas ce qu'il fait, a déniché dans les archives, ou ailleurs, un bout de film jusqu'alors inconnu (au moins de lui), il s'empresse de l'ajouter à la prochaine émission, et peu importe quel est son sujet. Cela va si vite que, pour les deux cas qui suivent, j'ai même un peu perdu le fil mais j'y reviendrai bientôt, ne vous inquiétez pas.

C'est ce phénomène qui explique l'apparition soudaine, un beau jour (c'est récent), de bimoteurs bidérives japonais à propos de... l'attaque de Pearl Harbor. Eh bien, ils figurent à présent dans toutes les émissions sur PH parce que ces êtres simiesques, y compris ceux des USA, épient et imitent constamment leurs semblables et inversement, sans se gêner pour copier directement les passages "intéressants" et grossièrement erronés.

Il est possible qu'existe une maffia internationale des "documentaristes" de télévision, qui s'infomeraient mutuellement dès qu'ils auraient découvert un nouveau bout de film.

Je viens donc de voir, tout récemment, une émission de plus consacrée à la Bataille d'Angleterre (à vérifier, mais il ne s'agit pas de la Campagne de France). On y voit au moins deux fois plusieurs chasseurs français Morane 406, en vol, en train de tirer en léger piqué (cela se voit aux fortes lueurs de départ du canon axial et de la mitrailleuse montée dans chaque aile). Cette fois-ci, il semble que cette séance de tir aérien, déjà vue maintes fois à tout propos et hors de propos, ait été passée à l'envers pour que cela ait l'air nouveau (les avions volent vers la droite et non plus vers la gauche). Ce bout de film n'a strictement rien à faire dans cette émission. Les Morane 406, assez nettement dépassés en juillet 1940, n'ont plus été employés sauf en Finlande à la suite de l'agression commise par les impérialistes russes, et peut-être par les Français libres en Libye (quelques exemplaires seulement) mais, sauf en Finlande et en Suisse (dont ces émissions ne parlent pas), ils ont disparu rapidement.

Dans la même émission, nous pouvons admirer la découverte la plus récente de ces historiens archéologues : un chasseur français Dewoitine 520, lui aussi en vol et en train de tirer (vu de 3/4 avant). Vous pouvez être sûrs qu'on le reverra dans la plupart des émissions où figurent des chasseurs, peut-être même sur Pearl Harbor (au diable l'avarice) et sur la bataille d'Allemagne (1944-45). Quelques pilotes français, tchèques ou polonais de D.520 se sont bien échappés en Angleterre avec leur avion, après la défaite alliée de juin 1940, mais pas celui-ci : on voit très bien les bandes alternées rouges et jaunes ("bandes de Vichy", ou "bandes de l'armistice") - ici en noir et blanc - peintes sur sa dérive (la dérive, ou stabilisateur vertical, est l'élément le plus visible à l'extrémité arrière de tous les avions ; avec les stabilisateurs horizontaux, elle constitue l'empennage de l'avion ou "queue", terme moins précis et parfois même vague. Dans certains cas, les avions, surtout des chasseurs actuels, ont une double dérive, comme les chasseurs américains les plus connus autour de 2019 : les F-18 (vus très souvent à la télévision), F-22 et F-35. En 1939-45, de nombreux avions avaient une double dérive mais... aucun chasseur sauf les chasseurs bipoutres, surtout le Lockheed P-38.) Ces bandes, sur la dérive du D.520, montrent que cet avion, quand on l'a filmé, faisait partie de l'Armée de l'Air française, dite de Vichy, et très probablement en Afrique du nord, où le dernier gouvernement français avant celui de Vichy (Pétain et Laval) avait envoyé le maximum d'avions modernes pour les soustraire à l'ennemi et aussi pour préserver la substance de l'Armée de l'Air.

Bref, ce D.520 n'a rien à faire, lui non plus, dans une émission consacrée à tout autre sujet que l'aviation française, même "de Vichy".

J'ai déjà vu ce petit bout de film au moins dans trois émissions différentes. Attendez-vous à le voir souvent si vous regardez des émissions de TV sur la IIe guerre mondiale.

(à suivre)

12 août 2019 - 

Encore une émission sur le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie (station de TV : C8). Je viens d’apprendre des choses aussi stupéfiantes que passionnantes : « Les Alliés larguent 23 000 parachutistes au-dessus de la Manche pour créer la confusion (…). » (Citation exacte)

C’est vrai : comme confusion, il est difficile de faire encore mieux. Les Allemands étaient complètement largués (comme des paras).  Fallait-il que les généraux alliés fussent méchants pour larguer leurs pauvres paras – des soldats d’élite, parmi les meilleurs – dans la mer afin de les exterminer avant même le début des combats ! Moi qui ai failli devenir officier parachutiste mais qui ai finalement choisi l’aviation pure, et qui respecte hautement ceux qui n’ont pas fait comme moi, je n’aurais pas apprécié qu’on me larguât dans la mer (pas en 1944 : j’étais à peine né).

Encore un exemple de la noire stupidité des gens qui font ou « traduisent » des émissions de TV en France. Ils ne traduisent pas, ils inventent n’importe quoi parce que, de toute façon, ils s’en foutent comme de leurs premières cent millions de fotts dauttaugrafs et de frenssé. Naturellement, cela ne les empêche pas de se faire payer ces « traductions ». C’est très mal payé, d’où cette sélection par le bas.

Bien entendu, à propos de la Bataille d’Angleterre, nous avons eu droit, comme presque toujours, au Fairey « Barracuda » en semi-piqué, se dirigeant vers la droite (c’est toujours le même bout de film). Cet avion de la Royal Navy, dont on voit  clairement qu’il avait un équipage de trois hommes logés sous une grande verrière très visible, n’a rien à faire dans cette bataille. Le « Barracuda » de la Fleet Air Arm, avion purement naval, était un avion torpilleur et un bombardier en piqué – aucun rapport avec la Bataille d’Angleterre (1940), dans laquelle aucun avion de cette catégorie n’est intervenu. Qui plus est, le « Barracuda » a été mis en service en 1941, donc bien après ladite bataille. Il a peut-être remplacé le traditionnel Focke-Wulf 190 abattu en combat aérien, dont on voit le pilote quitter l’avion. On s’est moqué de ce passage pendant des dizaines d’années (les nullards de la télévision sont des rapides). Le Fw 190, un excellent chasseur, a été mis en service (dans des unités de chasse au combat) au printemps 1941, environ 9 mois après la fin réelle de la Bataille d'Angleterre (fin septembre 1940).

Et encore une émission sur « PH », alias l’attaque de Pearl Harbor, l’infâme agression japonaise du 7 décembre 1941 à Hawaï. Outre les intéressants témoignages de quelques anciens combattants, nous avons découvert un élément inconnu auparavant : une bombe japonaise, frappant le fameux cuirassé américain « Arizona », a fait exploser les 500 000 tonnes de poudre (cinq cent mille tonnes) que contenaient sa ou ses soutes à munitions. C’est une véritable sensation historique, un prodige. En effet, le tonnage de ce navire était d’environ 33 000 tonnes (tonnage normal)  à 37 000 t (tonnage de combat ou à pleine charge – j’hésite un peu sur ces termes car je ne connais pas bien la marine). Peut-être aurons-nous droit un jour à l’explication de ce mystère : où diable étaient logées les 500 000 t de « poudre » sur un navire de 37 000 t au maximum ? Inutile de dire que, depuis longtemps, la poudre ne garnissait plus les soutes des navires de bataille (pas plus que les stocks de l’artillerie terrestre). La poudre en vrac (dans des tonneaux ou autres) avait été remplacée depuis longtemps par les charges propulsives emballées dans des sacs cylindriques et autres cartouches complètes (ces dernières pour les calibres pas trop énormes, donc pas pour les canons de 300 à 460 mm ou plus – souvent 380 mm, mais pas toujours).

Pearl Harbor (grand port militaire qui existe toujours) est un sujet inépuisable (comme la bataille de Normandie en 1944) pour les fumistes télévisuels, qui y voient une ressource financière inépuisable : il suffit de coller bout à bout quelques documents filmés – peu importe s’ils ont vraiment un rapport direct avec cette attaque – en ajoutant peut-être quelques interviews émouvantes d’anciens combattants septuagénaires ou nonagénaires, et le tour est joué, on peut encaisser le prix tarifaire d’un documentaire de 50 à 60 minutes, youpi. Pour remplir cette durée, on met souvent n’importe quoi (dans de nombreux autres « documentaires » aussi), y compris des scènes répétées jusqu’à cinq fois et des séquences filmées n’ayant aucun rapport avec « Pearl Harbor », par exemple des bombardiers japonais bimoteurs et bidérives (« à deux queues », si vous voulez, mais c’est approximatif) : leur participation à cette attaque était rigoureusement impossible car ils étaient beaucoup trop gros pour être logés sur des porte-avions, et la distance immense entre l’aérodrome japonais le plus proche et Pearl Harbor ne leur permettait même pas de faire un aller simple. Tous les avions japonais ayant attaqué Pearl Harbor étaient des appareils (relativement) petits, monomoteurs (à un seul moteur), dont beaucoup (les bombardiers « Val ») avaient un train d’atterrissage fixe (non escamotable, non rentrant).

Quand les soi-disant « historiens » français prononceront-ils correctement « Pearl Harbor », qui n’est ni français ni même anglais mais américain (d’où l’absence de U après le O) ? La plupart s’obstinent bêtement à prononcer « Perle Arbour » en oubliant évidemment le H étranger, qui existe pourtant. Quant à Pearl, cela doit se prononcer « Peurl » avec le même « eu » que dans le mot « heure ».

Nous pourrons poursuivre indéfiniment ces remarques très amusantes car l’incompétence et la bêtise de la faune télévisuelle sont sans limites. J’exagère ? Pas du tout : mettre cinq cent mille tonnes de « poudre » dans le cuirassé « Arizona » de 37 000 tonnes au maximum, c’est un exploit historique. Cela n’a, hélas, pas empêché une bombe japonaise (au moins) de faire exploser au moins une partie des munitions de ce navire, dans lequel se trouvent encore les restes de plus de 1 100 hommes d’équipage, navire surmonté, comme chacun sait, d’un mémorial blanc rendant hommage à ces victimes d’un nouveau massacre japonais qui était loin d’être le premier (invasion ultra-brutale de la Chine dans les années 1930, avec de nombreux massacres, surtout de civils, dont le célèbre massacre de Nankin) ou le dernier (les assassinats, spécialement de soldats alliés prisonniers, et les massacres ont continué jusqu’en août 1945, voire au-delà (comme en Indochine).

22 juin 2019 - Cela continue, évidemment (voir plus bas). Toutes les chaînes de TV qui diffusent des émissions sur la IIe guerre mondiale, spécialement le débarquement allié de Normandie, continuent à parler de "combattants" au lieu d'avions de chasse ou chasseurs, de "transporteurs" pour les porte-avions, de "vaisseaux" pour les navires, et elles nous répètent à chaque occasion qu'on "abat" des chars (avec des coups de canon ou avec des armes antichars comme le bazooka et autres).

Les mitrailleurs, dans les avions, chargés de défendre ceux-ci contre les chasseurs ennemis, sont baptisés "canonniers" et même, je le jure, "artilleurs"  (mot entendu à diverses reprises). Il y avait donc plusieurs "artilleurs" dans chaque bombardier. La nullité totale de ces gens-là - les prétendus "traducteurs" (-trices) et "adaptateurs" (sic) est totale.

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D'après les chaînes de TV pseudo-historiques (dont presque toutes les émissions viennent des USA, un peu d'Angleterre), les avions de chasse de la IIe guerre mondiale étaient des "combattants" armés de "mitraillettes" ; les "vaisseaux" (navires) de l'US Navy servant de base à des avions de combat étaient des "transporteurs" et il n'y a plus ni bateaux ni navires mais uniquement des "vaisseaux", comme sous Louis XIII et XIV. Pourquoi ? Parce qu'en anglais, ils emploient très souvent le mot "vessel", qui signifie navire (dans le domaine de la marine seulement). Quand tous ces escrocs imbéciles, irresponsables et prétentieux se décideront-ils à payer correctement les traducteurs(trices) afin d'avoir des traductions au minimum présentables ? Leur rapacité est évidemment un obstacle encore pire que le "mur de l'Atlantique" percé le 6 juin 1944...

25 avril 2019 : vu sur ARTE le mardi 22 avril  (chaîne si sérieuse qu'elle en est bouffie, mais elle s'est tout de même mise, devant l'évidence, à passer des films nettement populaires, par exemple avec Jean Gabin, des westerns divers, etc.) une émission en 2 parties sur la  "Drôle de guerre" (1939-40) et la Campagne de France de 1940, à base de films d'actualités français et allemands. Le commentaire allemand d'origine parlant de "Feuerkraft", la "traduction" "française" que nous assènent ces ignares si cultivés est évidemment, mot à mot, on ne peut plus primaire et simpliste : "Force de feu". Tout traducteur qui se respecte (c'est rarement le cas) devrait impérativement refuser de traduire ce qu'il ne connaît pas ou, s'il ne peut pas faire autrement pour parvenir à se nourrir, se renseigner sur le domaine traité et lire des textes correspondants. De nos jours, il n'y a rien de plus facile grâce à Internet : nul(le) n'est obligé(e) de se rendre à chaque fois dans les bibliothèques. Des erreurs aussi énormes sont inexcusables et scandaleuses. Le mot allemand "Feuerkraft" ne peut se traduire que par "puissance de feu". Renseignement fourni gracieusement à ARTE et à ses soi-disant "traducteurs" (trices) ou "adaptateurs" (trices), qui écrivent très probablement "soit-disants" et "soit-disantes". Ce mot est invariable et "soi" n'est PAS enjolivé par un t à la fin… Il s'agit du "soi" de soi-même : soi-disant = qui se dit, se prétend lui-même (ou elle-même) "traducteur"(trice).

7 avril 2019 : Vu encore l'une des innombrables émissions de TV sur Pearl Harbor. On y voit plusieurs fois, et pendant un temps suffisant pour bien regarder, des formations de bimoteurs bidérives japonais, au moins une fois en gros plan. Ces avions ont des dimensions importantes ; dans ce cas, c'est certain (c'est souvent difficile à dire faute d'un élément permettant de comparer, par exemple un autre avion très connu ou, au sol, un véhicule, un bâtiment, etc.). De toute façon, pendant toute la IIe guerre mondiale, jamais des avions bimoteurs n'ont été basés sur des porte-avions. Pour mémoire : l'agression japonaise de Pearl Harbor s'est faite uniquement avec des avions monomoteurs (bombardiers, chasseurs et avions torpilleurs) partis des six porte-avions envoyés dans ce but.

À propos du Japon, le résumé écrit, de quelques lignes, d'une autre émission nous parle du "Japon continental". L'ignorance et la bêtise de ces gens-là sont vraiment sans limites.

"Dernière minute", comme disent les journalphabêtes pour avoir l'air intelligents (une illusion sans espoir). J'ai vu récemment une émission de TV de plus sur la Bataille d'Angleterre (10 juillet-31 octobre 1940, la bataille réelle ayant pris fin vers fin septembre). Je crois que cette émission a été produite… en Grande-Bretagne, comble de l'horreur. Comme chacun sait, il s'agit d'une bataille prolongée et purement aérienne : en gros, les avions allemands attaquaient, notamment en bombardant les aérodromes, les usines, les ports puis les villes, spécialement Londres, et, bien entendu, la Royal Air Force (RAF) ripostait en envoyant ses chasseurs (que la TV commence à vouloir nous faire appeler "combattants", il n'y a vraiment aucune limite) pour combattre les avions allemands, en priorité les bombardiers, mais ils étaient défendus par les chasseurs d'escorte allemands Me 109 et 110, ce qui compliquait beaucoup la tâche des pilotes de chasse de la RAF, Bien !

J'ai enregistré cette émission, la pire de toutes, ce qui n'est pas peu dire, mais diverses choses m'empêchent provisoirement de m'en occuper en détail. En attendant mieux, je reproduis donc ici, afin que mes fidèles lecteurs ne meurent pas d'impatience et de curiosité, une sorte de résumé que voici :

Vu, il y a quelques. semaines, encore une émission sur la Bataille d'Angleterre (j’en ai un peu parlé dans des messages et sur ce blog, je crois). Une émission ahurissante par ses erreurs gigantesques, cosmiques :

à propos de la Bataille d'Angleterre (1940), on nous montre des formations de quadrimoteurs lourds américains B-17 (« Fortress »), engagés à partir de 1942 mais surtout de 1943, des P-47 (idem) et des P-51 (engagés encore plus tard en 1943), peut-être les Morane 406 habituels (français, aucun rapport avec le sujet) en train de tirer (en vol) et le D.520 itou. Hier soir encore (autre émission sur la Bataille d'Angleterre), j’ai vu à plusieurs reprises, comme souvent, des avions britanniques « Barracuda » de la Navy qui n’ont aucun rapport non plus. Mais le plus beau :

Dans cette émission pleine de B-17, P-47 et P-51 en 1940, on nous a montré sans cesse un… Ju 52 avec le pilote en gros plan, une espèce de gros type affreux, Ju 52 qui figurait… les flottes de bombardiers allemands ! Incroyable mais vrai. 

Sur le côté du nez de ce Ju 52 dans la Bataille d'Angleterre (pour mémoire : en 1940), on voit plusieurs fois, en capitales blanches (ou jaunes - c'est en NB), le mot AIRBUS. (Airbus a été créé en 1970 et n'a jamais construit de Ju 52 ; quelques exemplaires historiques peuvent arborer diverses mentions publicitaires…).

On peut vraiment se demander selon quels critères de compétence sont recrutés les prétendus "documentalistes" de toutes les chaînes de TV, qui font vraiment n'importe quoi, comme vous pouvez le constater, et ils se moquent pas mal de ce que peuvent penser les spectateurs.

Pour changer un peu, occupons-nous temporairement de la guerre sous-marine :

Diverses chaînes de TV françaises passent souvent des émissions réalisées par National Geographic (USA). Chaque fois qu'il est question d'un sous-marin (de n'importe quel pays), nous avons droit à un gros plan, toujours le même, d'une maquette de sous-marin se déplaçant de gauche à droite, et toujours penchée d'environ 20 à 30 degrés vers tribord (à droite quand on regarde vers la proue (l'avant). Manifestement, chez National Geographic et chez ses acheteurs français incompétents, on n'imagine pas qu'un sous-marin puisse se déplacer en position normale, ne penchant ni vers la gauche ni vers la droite. C'est une véritable manie parmi beaucoup d'autres (les images qui clignotent sans cesse, etc.). 

 

Vu le 31 mars 2019 sur TMC Découverte (c'est le mot qui convient) une émission sur la guerre sous-marine en 1939-45.

Il fut question, entre autres, du sous-marin allemand U 515. Ce numéro d'ordre relativement élevé indique une mise en service vers le milieu de la guerre (1943), voire en 1944. U est simplement l'abréviation du mot allemand Unterseeboot, qui ne se prononce certainement pas "Euntêrziboutt" mais Ounterzébeautt. C'est de l'allemand, pas de l'anglais, langue que la faune inculte et ridicule de la télévision ne maîtrise pas non plus, de toute façon. Le commandant de ce sous-marin était, semble-t-il, fort compétent et fort doué. "Il a abattu neuf navires ennemis". Les télévinuls abattent n'importe quoi : à les entendre, on abat (par le tir) des chars, des bateaux, et pourquoi pas des casemates en béton. 

Dans cette émission, il est sans cesse question (version "française") de "charges de profondeur" (sic), ce qui est tout à fait caractéristique des "traductions" fournies par des imbéciles (généralement femelles car moins chères, mais par des mâles aussi) qui ne comprennent rien à rien, et surtout pas à ce qu'ils traduisent. C'est une traduction mot à mot, pédestre, qui "colle au texte" sans aucun effort de réflexion ou d'information. C'est la transposition, sans aucune intervention de l'intelligence humaine supposée, du terme anglais "depth charges". En français, on parle de grenades anti-sous-marines. Nous savons tous qu'il ne faut pas s'imaginer qu'une chaîne de TV respecte le français. L'amerloque, c'est beaucoup mieux !

Attaqué par un avion, ce sous-marin riposte "avec ses fusils de pont". Dans tous les cas, ces sous-marins (surtout allemands, pourchassés impitoyablement par de nombreux avions alliés) ripostaient, souvent avec succès, avec leurs canons antiaériens de 20 mm (y compris des affûts multiples), de 37 mm, voire de 88. Cependant, c'étaient le plus souvent les avions qui gagnaient ces duels avec leurs mitrailleuses, leurs canons de 20 mm, leurs bombes et leurs grenades anti-sous-marines (dans le cas où le sous-marin était parvenu à plonger avant l'arrivée de l'avion à portée utile pour ses autres armes). 

Comme toujours, ces soi-disant "traducteurs" (-trices), qui adorent se faire appeler "adaptateurs", ce qui vous pose et vous fait passer pour quelqu'un d'intelligent, racontent n'importe quoi, par exemple, dans ce cas, l'usage constant du mot "positionnement" à tort et à travers  : le commandant du sous-marin signale, ou veut signaler, "le positionnement" du convoi de bateaux ennemis, il indique "le positionnement" de son propre bateau, etc. Bref, la marine n'est pas mieux traitée que l'aviation par ces ignares incurables et malhonnêtes (qui se prétendent traducteurs (-trices). Les traducteurs, les vrais, n'écrivent pas d'idioties par ignorance crasse ni par une avarice incroyable : les amateurs refusent d'acheter les outils élémentaires, indispensables à ce travail : des dictionnaires sérieux, quand bien même ils coûteraient 100 ou 200 euros... (pas des petits trucs ridicules pour touristes, grands comme la moitié d'une main…).

Revenons à l'aviation, pour un instant seulement. Franck Ferrand, célèbre historien (?) d'Europe1 pendant des années, vu de temps en temps chez Michel Drucker (Vivement dimanche), à présent sur Radio Classique de 14 h à 14 h 30, nous raconte presque uniquement des histoires de rois emperruqués et poudrés, de baronnes et de comtesses de la même époque (comtesses hygiéniques ?), mais il s'égare parfois dans la IIe guerre mondiale. Il y a quelques jours, c'était même quelques années avant cette dernière  : l'attaque aérienne de Guernica le 27 avril 1937, perpétrée par des bombardiers allemands avec la participation de 14 bombardiers italiens. Selon le petit Robert, cette attaque fit près de 2 000 morts pour une population (actuelle) de 8 000 personnes. Notre cher Franck Ferrand, qui se renseigne toujours aux meilleures sources, nous a informés que des avions allemands "Younkêr", les "biplans" (!) bien connus, ont lancé des bombes (il parle sans doute des trimoteurs Junkers 52 (prononcer Younkeurss), pas du tout biplans mais monoplans à train d'atterrissage fixe (non escamotable ou rentrant), au fuselage en tôle ondulée ; cet avion est l'un des plus connus dans le monde entier), de même que des "Heinkel trois". Il s'agit évidemment de la première version, ou d'une des premières, du bombardier bimoteur Heinkel 111 (cent onze et non pas trois, Monsieur Ferrand !). Le Heinkel He 111 est un avion archi-connu car il a sévi non seulement en Espagne mais aussi contre la Pologne en 1939, la France et l'Angleterre en 1940 (c'était le type de bombardier le plus nombreux dans la Luftwaffe, suivi du Dornier Do 17, qui a aussi été employé en Espagne et en Pologne) et pendant toute la suite de la guerre jusqu'à la capitulation allemande le 8 mai 1945. Il avait évidemment, comme la plupart des avions de tous pays, bénéficié d'améliorations et de perfectionnements en tous genres pendant tout ce temps : améliorations des moteurs, de l'armement, de l'équipement radio, etc. 

Pour tout vous dire, je trouve M. Ferrand très sympathique et souvent convaincant, pas toujours sérieux, mais ces erreurs grossières sur les avions qui ont détruit Guernica (un évènement connu dans le monde entier) sont inadmissibles. Il s'est sans doute fait "conseiller" par le bousilleur habituel, un certain Patrick de Gmeline, auteur prolifique et incompétent, plagiaire sans scrupules qui copie sans se gêner des pages entières de livres supérieurs aux siens de millions d'années-lumière, entre autres… les miens ("Les premiers et les derniers", d'Adolf Galland, y compris deux pages entières (c'est du vol caractérisé) et une longue note en bas de page humoristique sur les "cornes" des cerfs (en réalité les bois, la ramure). Cette note en BDP est de moi.

Il y a au moins deux versions différentes de cette attaque : (à suivre)

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Un peu plus bas, je vais vous parler à nouveau des nombreuses émissions historiques sur la  IIe guerre mondiale (1939-45), dont les énormes défauts et les erreurs pitoyables sont inadmissibles et pourraient dissuader le public de regarder la TV en général. Aucune conscience professionnelle, du travail bâclé par des amateurs ignares, bêtes et sans scrupules. Mais PAS TOUJOURS! Je donne des échantillons un peu plus loin et vous verrez que c’est vraiment affreux. Au dernier paragraphe de cette colonne, vous trouverez des choses vraiment incroyables, que je vous laisse le déplaisir de découvrir.

Il ne s’agit pas, ici, de dénigrer systématiquement tout ce qui se fait à la télévision. Au contraire, je trouve qu’il y a de nombreuses émissions très bien faites, voire passionnantes, mais pas toutes. C’est évidemment comme dans la vie en général et dans tous les domaines : partout, il y a de bons produits et de bonnes activités mais il y en a aussi de détestables ou de minables. Parmi les « émissions très bien faites, voire passionnantes », je n’en citerai que quelques-unes à titre d’exemples, toutes catégories confondues ; cette liste est donc très loin d’être complète ou limitative :

De nombreuses émissions sur l’astronomie et l’exploration spatiale ainsi que sur de nombreux sujets scientifiques ou techniques (mis à la portée du public non spécialiste, ce qui est presque toujours mon cas), sur  divers animaux, l’océan, la nature, l’archéologie (notamment l’égyptologie) et beaucoup d’autres sujets, sont vraiment très intéressantes. J’ai vu, parmi d’autres, plusieurs émissions passionnantes sur l’Égypte antique. Je pense depuis près de 40 ans, pour de bonnes raisons, qu'il y a encore des secrets à découvrir dans la (grande) pyramide de Khéops et la TV nous a montré récemment des découvertes très intéressantes. Il y a aussi de nombreux films en tous genres (comédies, westerns, guerre, etc.) très bien faits et passionnants, ou très amusants, et d’autres « fictions » vraiment chouettes et bien faites, par exemple « Louis la brocante », « Père et maire » ou « Les petits meurtres d’Agatha Christie ». Je sais bien que ces trois séries sont « anciennes » mais c’est très relatif et ce qui est ancien n’est pas automatiquement barbant ; c’est souvent le contraire. Le temps permet souvent de sélectionner ce qui est meilleur.

Quand j’étais adolescent, de nombreux vieux ronchons et même de plus jeunes disaient pis que pendre de la télévision – par principe. Ce truc-là était affreux, bête et avait tous les défauts (ce n’est que récemment qu’on s’est mis à dire « nul »), et la TV ne montrait jamais rien d'intéressant. Et puis, « la télévision, c’est pas au point ». Évidemment, ils exagéraient : « Tout ce qui est excessif ne compte pas. »

Je ne renouvellerai donc pas ces reproches de nullité générale mais, tout de même, certains producteurs d’émissions, notamment étrangères mais souvent diffusées par des chaînes de TV françaises, passent les bornes. Les diffuseurs « National Geographic », RMC Découverte et « Toute l’Histoire » (qui, sauf erreur, diffuse beaucoup d’émissions de « National Geographic » traduites en quelque chose qui a une analogie avec le français) font partie des pires, comme vous allez le voir. Aucune station de télévision n’est exempte de critiques mais certaines, dont les trois que je viens de citer, sont vraiment terribles.

Je vais vous donner quelques exemples que je crois effrayants mais, après tout, je me trompe peut-être.

Pour comprendre le problème, il faut non seulement savoir qu’il y a des fumistes et des imbéciles partout mais que les indispensables traductions, pour les émissions d’origine étrangère (comme presque toutes celles qui parlent de la 2e guerre mondiale ou d’une partie de cette guerre), sont généralement faites, littéralement, par n’importe qui, par exemple la copine d’un collègue du directeur, la nièce de la concierge, 16 ans, qui apprend l’anglais depuis un an au lycée (2 heures par semaine…) ou n’importe quel nullard ou cancre incurable, mâle ou femelle. On voit le résultat (et surtout, on l’entend), pour ainsi dire, chaque jour.

Pas plus tard que le 5 février 2019, j’ai regardé un épisode de plus de la longue série américaine « USS Enterprise : chroniques d’un porte-avions ».  Je crois que cette série est produite par National Geographic et elle est diffusée, en français, par « Toute l’Histoire », qui diffuse, en même temps que de nombreuses émissions étrangères, d’innombrables bêtises, stupidités et grotesqueries provenant souvent des prétendues « traductions » au rabais, mais pas toujours.  Cet épisode 9 est intitulé « La bataille ultime du golfe de Leyte ». Souvent, les "traducteurs" (-trices) trouvent que ce titre professionnel n'est pas assez glorieux et ils se font citer, dans le générique, comme "Adaptateurs". Ce n'est pas un changement de nom qui rend correcte une traduction pitoyable. Personnellement, je n'ai jamais eu honte d'être traducteur, pas un prétendu "adaptateur", et ce pendant quarante ans (40). Ce qui compte, c'est la qualité du travail fourni, dans mon cas, entre autres, à SIEMENS, l'OCDE, l'Agence internationale de l'énergie, l'Office européen des brevets (j'ai dirigé sa section française de traduction sans demander qu'on la renomme "... d'adaptation"), au constructeur aéronautique SAAB (avions de combat de pointe), aux automobiles Saab, aux camions Scania, etc. 

 

Comme d’habitude, je trouve que, pour une fois (avec cette série sur l'"Enterprise"), la recherche historique (sur la guerre aéronavale dans le Pacifique, spécialement celle des porte-avions, et plus précisément celle de l’ « Enterprise ») a été bien faite et qu’on ne nous raconte pas trop d’idioties, voire aucune, ce qui change agréablement des autres émissions sur la guerre de 1939-45 (n’étant pas un expert du Pacifique, je ne peux pas vraiment juger). Les attaques de navires et les combats aériens reconstitués en animation sont peut-être un peu trop schématiques mais je les trouve satisfaisants. Les défauts sont ceux de toutes les émissions (ou presque) de ce domaine, mais en général dans une moindre mesure : d’abord, l’instabilité insupportable de l’image, souvent découpée à un rythme beaucoup trop élevé. On n’a pas le temps de regarder ! Ils ont la manie de faire tourner, mais beaucoup trop vite, leurs dessins du matériel dont il est question : navires, armes, chars, avions, etc. Tout cela est très énervant et très mauvais pour les yeux mais cette série est la « moins pire » sur ce point. Ce n’est pas une raison pour continuer à faire clignoter l’image avec des changements constants. Ce clignotement ridicule et insupportable m'a contraint plusieurs fois à abandonner (cesser de regarder l'émission) bien que je m'intéresse beaucoup à ces sujets, y compris pour des raisons très professionnelles, ce qui devrait me pousser à tout regarder. Mais trop, c'est trop. J'ai encore besoin de mes yeux pour d'autres usages que le clignotement grotesque de la TV.

Les imbéciles incompétents, incapables de se faire remarquer par la qualité de leur travail, s'imaginent qu'on les remarquera (dans le bon sens du terme) s'ils font clignoter l'image sans arrêt, voire font défiler des images diverses à la cadence de 4 par seconde ou les font tourner à toute vitesse sans qu'on puisse rien voir, ce qui est absolument insupportable et enlève tout intérêt à ces émissions grotesques.

 

Les imbéciles chargés du montage de ces émissions s’imaginent qu’il faut, en permanence (à chaque seconde d’émission) « attirer l’attention » du spectateur - en fait, l'obtenir de force - par une instabilité permanente de l’image, qui clignote, subit des « zooms » violents et brutaux, des mouvements de caméras tout aussi brutaux et même (National Geographic, notamment dans la série « Enterprise ») l’ajout arbitraire et grotesque de fausses amorces de films, comme celles qu’on voyait souvent au cinéma, autrefois, avec des indications écrites à la main, des numéros de référence et même le décompte des secondes avant le vrai démarrage du film : 5 – 4 -3 -2 -1 – ZÉRO ! (Ce décompte nous est épargné pour le moment). Il en résulte une image extrêmement pénible à regarder, d'une instabilité pathologique qui fait pleurer les yeux et, personnellement, me rend furieux. Il est clair que ceux qui commettent ces montages sont de pauvres malades mentaux. Les films (de cinéma) à succès ne recourent pas à ces procédés ridicules imposés par des adolescents boutonneux qui n’ont pas grandi et qui s’imaginent que seule une image instable à chaque seconde rend l’émission intéressante, mais la télévision n’est pas une « discothèque » vulgaire de bas étage, où tout clignote sans cesse.

Pour la traduction, il faudrait comparer sérieusement le commentaire d’origine et sa traduction française pour  pouvoir juger, mais les erreurs et autres bêtises détectables sans l’original sont peu nombreuses. La plus grosse est. comme d’habitude, le titre de « canonniers » donné aux aviateurs américains qui, assis dos à dos avec leur pilote (dans les avions torpilleurs ou de bombardement de la Marine américaine ; il y en avait un seul par avion), sont là surtout pour défendre leur avion contre les attaques de chasseurs ennemis. Ces membres d’équipage très exposés, souvent les premières victimes tuées par les chasseurs ennemis, étaient des MITRAILLEURS, pas des « canonniers ». Un canonnier est l’un des servants d’un canon, donc d’une pièce d’artillerie, qui peut avoir de quatre ou cinq à plus de dix ou douze servants suivant le calibre et le poids du canon.

Les mitrailleurs  de l’US Navy servaient généralement une ou deux mitrailleuses légères (jumelage) de calibre .30 (7,62 mm), qui est donc très loin d’avoir la puissance d’un canon même léger (20 mm). Les calibres américains et anglais sont donnés en centièmes de pouce et un pouce vaut 25,4 mm, d’où le calibre américain le plus connu en France, la mitrailleuse lourde de « douze-sept », parfois rebaptisée « doucette », car c’est, aux USA, le .50 calibre, soit 0,50 pouce, donc 12,7 mm. Il semble que ce domaine des calibres soit un piège dans lequel tombent tous les faux historiens de bazar, qui ne sont même pas capables de comprendre cette question pourtant simple.

Le seul pays où certains avions avaient un CANONNIER est la France, avec son Armée de l'Air de 1940. En effet, tous les avions de bombardement de construction française (sauf les rares quadrimoteurs Farman) étaient armés, outre plusieurs mitrailleuses légères de 7,5 mm, d’un redoutable canon HS 404 de 20 mm (HS = Hispano Suiza, une entreprise française malgré son nom). Les bombardiers bimoteurs légers Breguet 693 (conçus comme chasseurs) avaient un canon monté dans le nez de l’avion. Les bombardiers bimoteurs  moyens Amiot 351-354 (quelques dizaines seulement ont pu être construits avant l’armistice de juin 1940) et surtout LeO 45 (plusieurs centaines), outre quelques mitrailleuses en nombre insuffisant (surtout à l’avant), étaient armés du même terrible canon HS 404, sur le dos de l'avion et dirigé vers l'arrière, qui était très efficace et abattait facilement n’importe quel chasseur allemand… à condition que l’équipage français parvînt à le prendre en ligne de mire. Ce n’était pas facile car les pilotes allemands étaient au courant de ce danger et faisaient leur possible pour ne pas s’y exposer, mais ils n'y parvenaient pas toujours et certains ont été promptement abattus par cet arme redoutable et son servant, le canonnier.

Dans les autres pays, les mitrailleurs devaient se contenter d’une ou deux mitrailleuses légères de 7,62 (USA) ou 7,7  mm (Angleterre). Un peu plus tard, les bombardiers américains bi ou quadrimoteurs reçurent le plus grand nombre possible (compte tenu de la possibilité de les loger dans les avions, sans oublier les munitions, lourdes et encombrantes, souvent 500 rounds per gun ou rpg (coups par arme)… le plus grand nombre possible, donc, de mitrailleuses lourdes de .50, soit 12,7 mm. Par exemple, la version B-17 G du B-17 "Fortress" finit par avoir 13 mitrailleuses de 12,7 mm dont 2 (nouveauté) en "barbette" sous le nez, deux dans la pointe arrière, deux dans la "ball turret" ventrale, deux dans la tourelle dorsale et 5 autres, individuelles, dans le nez de l'avion, des deux côtés de l'avant du fuselage et dans les deux flancs, vers l'arrière (celles-ci se voient sur de nombreuses photos et dans des reportages filmés). Seuls les bombardiers géants B-29, utilisés uniquement contre le Japon à partir de la mi-1944, reçurent un canon défensif (dérivé de l'excellent canon français) HS 404 dans la pointe arrière de l’avion, qui avait aussi deux mitrailleuses de 12,7 mm. Le canon fut supprimé au bout de quelques mois.

C’est véritablement incroyable mais, dans les émissions américaines ou britanniques  sur la guerre traduites en français, il est presque toujours question des « canonniers » et même, souvent, des « artilleurs » dans les avions . La stupidité humaine est vraiment sans limites. Des artilleurs dans les avions - c'est vraiment n'importe quoi, sauf ceux qui avaient la fonction d'observateur dans des avions d'observation ou de reconnaissance mais, dans ce cas, leur fonction dans l'avion n'était pas "artilleur" mais "observateur" (comme… moi en 1962, mais je n'ai jamais été artilleur, seulement aviateur).

Je dois limiter, aujourd'hui, le temps passé à écrire ceci. Je vais donc vous donner un petit résumé de derrière les fagots. Prévenez votre famille pour le cas où toutes ces absurdités, inventées par des fumistes, vous feraient tomber dans le coma :

Pour un « historien » allemand qui est cependant bien meilleur que ses congénères français, la ville de Caen est « Caïn ». Voilà ce qui arrive quand on ne connaît pas le sujet dont on parle. Ce « Caïn » ridicule vous donne une faible idée du ridicule des innombrables cas de ce genre dans les émissions françaises, ou traduites en français par des incapables qui ne savent ni la langue étrangère traduite ni le français. 

La chaîne de TV "Toute l'Histoire" nous a appris dans un résumé que, le 6 juin 1944 (débarquement allié en Normandie), 3 000 avions ont transportés (sic) 23 000 troupes… Pour mémoire : en français, une « troupe » est toujours un groupe de personnes, ou de soldats, plus ou moins nombreux. Quand on dit « 23 000 troops » en anglais, ce qui précède en gras, en français, est une idiotie. Il s’agit de 23 000 soldats, de 23 000 hommes.

La même chaîne de TV "Toute l'Histoire"  nous parle, dans un autre résumé, des « bombardiers Messerschmitt Bf 109 ». Ce n’est pas triste car le Me 109 (plutôt que Bf 109) est l’avion de CHASSE, le CHASSEUR, le plus connu de la IIe guerre mondiale. La société Messerschmitt n’a construit qu’un ou deux prototypes de bombardiers (quadrimoteurs) mais n’en a jamais produit aucun en série. Vous voyez la compétence formidable de ces « historiens ». Certains chasseurs bimoteurs Me 110 ont été spécialisés dans les attaques à la bombe (attaques de navires et d'autres objectifs de faibles dimensions), souvent avec succès, mais c'est resté marginal à côté de plus de 1 200 bombardiers moyens bimoteurs de la Luftwaffe et même des Ju 87 "Stukas", monstres sans défense face à n'importe quel chasseur.

Diverses chaînes de télévision passent de temps à autre des émissions sur la si fameuse Bataille d’Angleterre (juillet-octobre 1940). Ces émissions ont un point commun, y compris celles de la 5 française : le nombre prodigieux d’imbécillités, d’anachronismes (images très reconnaissables mais qui ne sont pas de la bonne période) et d’absurdités, sans oublier une malhonnêteté invraisemblable, par exemple quand on nous montre, cinq fois (5) en 50 minutes, la même scène de triomphe de Churchill marchant dans une rue, entouré d’une foule enthousiaste. Cela fait toujours une minute ou deux d’émission pour remplir les 50 minutes exigées. Mais les images sont souvent bien pires : toujours à propos de la Bataille d'Angleterre, on nous montre sans vergogne des chasseurs soviétiques « Rata » (Polikarpov I-16) qui n’y ont jamais mis les pieds, des chasseurs français Morane 406 (une petite formation de 3 à 5 avions volant côte à côte), en train de tirer, et l’on voit très bien les lueurs de départ de leur excellent canon axial de 20 mm (aucun chasseur britannique n'a jamais été armé d'un canon axial tirant à travers la casserole (capotage) d'hélice : les moteurs "Merlin" ne permettaient pas ce montage), et même, de plus en plus, des bombardiers géants Boeing B-29 "Superfortress" (en 1940 ! Ces énormes avions n'ont été utilisés que contre le Japon et ce, quatre ans après la Bataille d'Angleterre). Il semble que la syndicat professionnel des faux historiens et des documentalistes incompétents impose rigoureusement, dans toute émission sur la Bataille d'Angleterre, non seulement ces diverses stupidités mais, encore plus, la vue en gros plan de deux canons (de 20 mm), dans l'aile d'un avion (c'est un Hawker "Hurricane" II C, mais difficilement identifiable car on voit presque seulement ces canons en train de tirer). Encore un anachronisme grossier car les "Hurricane" n'ont reçu cet armement redoutable (deux canons de 20 mm dans chaque aile, donc quatre) que des mois plus tard, sans parler du fameux pilote de Focke-Wulf 190, dont je parle par ailleurs, en train de sauter en parachute : ce type d'avion n'a été mis en service qu'un an plus tard. Vous voyez donc que ces "historiens" et "documentalistes" se moquent éperdument de la réalité historique et des innombrables anachronismes qu'ils commettent.

« Ils » nous montrent, toujours dans la Bataille d'Angleterre, des bombardiers quadrimoteurs américains B-17 figurant, je suppose, les méchants bombardiers allemands, qui étaient tous bimoteurs sauf les petits « Stukas », monomoteurs à train fixe. Le B-17 « Fortress » a commencé à exécuter des missions en août 1942 mais il n’est vraiment apparu en  grand nombre, par centaines, (en Europe) qu’en 1943. Les « documentalistes » de la télévision se moquent pas mal des dates, de l’Histoire et des anachronismes dont ils nous submergent. Nous voyons aussi, de plus en plus souvent (ils s’épient et se copient en permanence les uns les autres), un excellent chasseur français de 1940 Dewoitine 520 en vol, de 3/4 avant, en train de tirer : on voit très bien les lueurs de départ du canon axial et des deux mitrailleuses de l’aile gauche (celles de l’aile droite sont masquées par l’avant de l’avion). On voit aussi, hélas, les bandes alternées rouges et jaunes sur la dérive (la dérive est la partie verticale de l'empennage, "la queue" de l'avion si vous voulez), ce qui montre que cet avion a été filmé après la défaite alliée de juin 1940. Ce bout de film n'a strictement rien à voir dans la Bataille d'Angleterre. C'est pourquoi tous ces "documentalistes" de bazar se copient les uns les autres et nous le servent à satiété.

Bien entendu, les glorieux "adaptateurs" et "adaptatrices" nous servent aussi, régulièrement, les "mitraillettes" qui arment les avions, au lieu des mitrailleuses : une preuve de plus qu'ils n'ont rien compris et touchent de l'argent pour un travail où leur incompétence est effrayante. Une mitraillette, ou plutôt un pistolet-mitrailleur ou PM, est une arme légère utilisée surtout par les fantassins dans le combat rapproché  jusqu'à des distances d'environ 50 m au maximum(dans des tranchées, des bâtiments ou des ruines, en forêt ou autres), elle a un chargeur de 20 à 70 cartouches, environ. Une mitrailleuse, même légère (de 7,5 à 8 mm), est une arme déjà beaucoup plus puissante dont la portée maximale atteint ou dépasse un kilomètre (elle n'est utilisable que jusqu'à environ 400 m, la précision du tir étant très mauvaise au-delà), et alimentée par des chargeurs ou des bandes de cartouches d'au moins 300 coups (pour les mitrailleuses armant des avions), souvent 500 et même mille coups (1 000) comme pour les deux mitrailleuses de capot (7,92 mm) des Me 109 ; c'était prévu aussi pour les Dewoitine 520 mais la fin des combats a empêché cette augmentation (il semble qu'on ait atteint 750 coups par arme, ce qui était déjà bien).

Toujours dans la Bataille d'Angleterre, nous avons droit depuis le début (sans doute depuis les débuts de la TV dans les années 1950) à un chasseur allemand Focke-Wulf 190 qui se fait abattre et dont le pilote quitte l'avion pour utiliser son parachute. C'est impossible car le Fw 190 a été engagé au combat à partir d'août 1941. Sur les forums d'Internet et autres (magazines aéronautiques), on se moque de cette bêtise depuis des dizaines d'années mais les soi-disant "documentalistes", certains de leur immense supériorité, s'en moquent, eux, éperdument.

La TV est si généreuse avec nous que les avions des porte-avions américains sont souvent appelés des « aéronefs ». Ce n’est pas faux mais c’est un pur hasard. L’un des analphabètes a cherché « aircraft » dans un système de traduction sur Internet, ou dans un dictionnaire (si, par une chance extraordinaire, il connaît l'existence de dictionnaires sérieux). Le mot « aéronef » existe et il couvre toute machine qui vole, y compris les ballons et autres montgolfières, et aussi les avions (équipés de moteurs). Personne n’utilise le mot « aéronef » en dehors de textes administratifs, réglementaires ou scientifiques. Par exemple quand on parle des porte-avions de 1939-45, le seul mot employé est « avion(s) » car il n’y avait rien d’autre. Les hélicoptères n’ont été employés que nettement plus tard. Ici, « aéronef » est ridicule. C'est de la fausse science, style "Google", avec laquelle les cancres cherchent à avoir l'air savant, mais ils obtiennent le résultat inverse.

L’un des grands classiques de ces fumistes, qui sont aussi des escrocs car ils se font payer pour un travail qu’ils sont incapables de faire faute de connaissances élémentaires (j’en donne un exemple immédiatement), est le « kérosène ». Pendant des dizaines d’années – environ 40 ans – journalistes et « documentalistes » nous ont abreuvés (pouah !) d’« essence » chaque fois qu’il était question d’un avion dont le monde entier savait qu’ils était à réaction, tout spécialement « le Boeing » (sic) lors de détournements d’avions, d’accidents, etc. Ils ont dû se faire eng… pendant au moins 40 ans par des professionnels ou des amateurs avertis qui s’égosillaient en tentant, en vain, de leur faire comprendre que le kérosène n’est pas de l’essence. Les analphabètes de la presse et de la télévision ont fini, sans rien comprendre, par accepter de ne plus parler d’essence mais de kérosène. Las ! Ils n’ont rien compris et ils ont remplacé PARTOUT « essence » par « kérosène », même pour les centaines de milliers d’avions à hélices (donc sans turboréacteurs) qui ont existé avant l’arrivée des avions à réaction (apparus de 1943 aux années 1950) et même, aujourd'hui, pour les avions de tourisme et d’affaires (il y en a des dizaines de milliers dans le monde) équipés de moteurs à pistons qui consomment de l’essence, pas du kérosène. Bref, ces pauvres types sont incapables de maîtriser deux mots différents en même temps : essence et kérosène. Il s'agit pourtant de deux carburants obtenus à partir du pétrole mais très différents, comme l'essence pour voitures et le carburant Diesel le sont, de même que le jus de raisin et le cognac, produits à partir du raisin mais assez différents. Même un journaliste ou un "historien" du PAF ne commanderait pas du jus de raisin s'il veut boire du cognac, et inversement.

 

C’est ainsi, donc, que dans les émissions de télévision consacrées à la IIe guerre mondiale (1939-45, surtout 40-45), ces cancres brillamment casés dans la presse et le PAF nous abreuvent de… kérosène à propos des avions japonais ou américains, voire allemands ou britanniques, qui utilisaient tous de l’essence pour leurs moteurs à pistons. Je mets entre parenthèses les rares avions à réaction allemands (à partir de 1943) et ceux, encore plus rares, des Britanniques (1944) et des Américains (44-45; quelques prototypes seulement pour les USA).

Il est parfois question des bombardements "Baedeker". (Ce nom s'écrit sans C) "Le Baedeker" (un livre) était une sorte de guide touristique et culturel allemand réputé, un peu comme "Le guide Michelin", avec un volume consacré à la Grande-Bretagne. En avril et mai 1942, sur l'ordre de Hitler rendu furieux par les bombardements britanniques dévastant certaines villes allemandes (Lübeck, Rostock), la Luftwaffe attaqua des villes britanniques choisies volontairement pour leur intérêt culturel, ce qui valut leur surnom à ces raids : "les raids Baedeker". Ils furent repris plusieurs fois sans résultats notables sauf des destructions de bâtiments, tuant en tout quelques milliers de personnes (surtout civiles) et affaiblissant encore la Luftwaffe car la RAF avait alors des radars et une chasse de nuit devenus très efficaces - ces attaques étaient nocturne. Les pertes en bombardiers allemands, avec leurs équipages précieux (pour l'Allemagne), étaient importantes. C'est lors d'un de ces raids, mais lancé de jour contre Canterbury, le 31 octobre 1942, que fut tué le plus jeune frère du général Adolf Galland : le lieutenant Paul Galland, pilote de chasse titulaire de 17 victoires ; son unité participait à l'escorte de chasse lors de l'une de ces attaques. Vous trouverez son portrait à la rubrique consacrée à Adolf Galland, mais ce tableau a été photographié par hasard et de trop loin. La photo en donne tout de même une bonne idée, et il y a au moins une photo de Paul Galland sur Internet (préciser "Pilote de chasse" ou "Jagdflieger" ou "Fighter pilot" si nécessaire).

Eh bien, ces guides Baedeker sont connus dans le monde entier, ou l'étaient il y a quelques décennies, mais cela n'empêche pas diverses chaînes de télévision de les baptiser "Bideker". Au nom du ciel, pourquoi un i ? L'explication est toujours la même : ces pauvres débiles s'imaginent que toutes les langues se prononcent comme l'anglais, la seule langue étrangère dont ils aient quelques vagues notions microscopiques: Comme "ea" se prononce i en anglais... sauf dans des dizaines de cas comme theater, Seattle, heard (pp. de to hear), idea et beaucoup d'autres, les génies de la culture qui sévissent à la TV ont décidé que "ea" devait de prononcer "i" en allemand aussi. (Pas de chance : dans Baedeker, il n'y a pas de ea mais un ae. Bof, les maîtres de la TV ne sont pas à ça près et ils s'en foutent éperdument.) Prononcer l'allemand comme si c'était de l'anglais est aussi intelligent que de décréter que le hongrois doit se prononcer comme le japonais, le français comme le serbo-croate, le swahili comme le polonais.

On  nous propose souvent des émissions sur l’infâme attaque japonaise de Pearl Harbor. Je signale à certains Français vraiment durs d’oreille que Pearl Harbor est un nom américain, pas anglais ni français. Donc, il s’écrit sans U après le o (c'est en Angleterre qu'on écrit "harbour") et Pearl ne se prononce pas « Perle », comme veulent nous le faire croire de pseudo-historiens ignares, mais « Peurl », à la manière américaine. Quant à « Harbor », il y a un H et, en anglais comme en allemand, le H se prononce : Hhhhharbor (souffler avec de l’air provenant du fond de la gorge, comme pour mettre de la buée sur une vitre froide). Depuis quelque temps, dans chaque émission sur « PH », comme disent les Américains, nous avons droit à des formations de bombardiers « japonais » bimoteurs et bidérives (à deux dérives ; quand il n’y en a qu’une, c’est la partie verticale, dressée vers le ciel, de l’empennage, la « queue »). Comme d’habitude, l’un des crétins a ajouté ce bout de film dans la succession de bouts collés l’un derrière l’autre, pensant que "ça ferait bien" et s'en foutant pas mal de toute façon. Manque de chance, aucun porte-avions japonais, américain ou britannique  n’emportait de bimoteurs (bidérives ou non), beaucoup trop encombrants et trop lourds à cette époque. Le 18 avril 1942, le célèbre colonel Doolittle (futur général de haut rang) a bien fait décoller UNE FOIS seize bimoteurs bidérives B-25 « Mitchell » (ce nom propre, un patronyme, se prononce "Mitchôll") mais ce fut une opération UNIQUE, au but psychologique, jamais répétée avec un porte-avions, et d’ailleurs très risquée.

Naturellement, la prononciation des noms étrangers, spécialement allemands, est un désastre. Albert Speer devient « Spir » au lieu de « Chpér » parce que ee se prononce « i »… en anglais ! Il faut vraiment être journaliste ou « historien » de la télévision pour s’imaginer que l'allemand se prononce comme l’anglais. C’est idiot et absurde. Par leur prononciation, ces deux langues n’ont à peu près rien en commun sauf le H, qui se prononce et s’entend.

Bien entendu, ils disent tous « Ouilli » pour Willy (qui se prononce Villy), « Ouillem » pour Wilhelm » (le W allemand se prononce toujours comme le V français sauf comme dernière lettre de certains noms propres de villes ou de personnes : Treptow et Pankow (villes près de Berlin), Lützow, von Bülow et autres. Le ü allemand équivaut au u français. Le célèbre général Erwin Rommel est rebaptiseé « Erouinn Rommêêêl ».

Il n’y a plus, dans les marines du monde entier, ni bateaux ni navires ni bâtiments mais des « vaisseaux », comme sous Louis XIV (ce mot est démodé en France). Pourquoi des « vaisseaux » ? Évidemment parce que, en anglais, « vessel » est très employé, en même temps que « ship » et, bien sûr, les soi-disant « traducteurs » (-trices) ou autres "adaptateurs" du PAF et de la presse, qui n’ont tien compris, se croient obligés de toujours traduire par des mots français qui ressemblent aux mots étrangers : villain (délinquant, criminel) devient vilain, (police) officer (un agent de police) devient « officier » y compris quand il est pour ainsi dire deuxième classe (sergent par équivalence) et fait la circulation dans la rue, etc,

À la TV française, nous apprenons que des canons « abattent » des chars. Pourquoi ? Le verbe allemand « abschiessen » signifie « abattre » dans le cas des avions et dans quelques autres cas. Bêtes comme leurs pieds, les voilà qui veulent nous faire croire qu’on abat des chars. Cela n’existe pas en français ? « C’est pas mon problème, jen ai rien à foutre. » Tels sont les génies qui « éduquent » (sic) les Français.

La marine n'est guère mieux traitée que l'aviation. Ceux qui créent ces émissions historiques (il y en a de bonnes… quelques-unes) sont convaincus, sous l'effet d'un réflexe conditionné pavlovien, que, dès qu'on voit un sous-marin, il faut absolument faire entendre des "ping... ping… ping…" qui, en fait, révèlent l'utilisation, par des navires de surface alliés, du système de détection de sous-marins appelé Sonar (USA) ou ASDIC (Angleterre). Quand un sous-marin est en plongée, l'équipage s'efforce de le rendre aussi silencieux que possible pour une raison évidente : éviter  d'être repérés, détectés, voire coulés et tués, par les navires ennemis. Aucun sous-marin ne fait "ping... ping..." et, d'ailleurs, ils n'ont pas de sonar ou asdic. On a même droit à ce son très caractéristique en même temps qu'à des images de navires de surface, y compris l'énorme cuirassé allemand Bismarck. Il n'y a vraiment pas de limites.

Bien souvent, tout navire de combat est baptisé "cuirassé". Cela révèle que ces personnages risibles ne connaissent pas la différence entre "battleship" (cuirassé) et "combat ship" (ship ou vessel), navire de combat qui peut être un croiseur, un destroyer, une (petite) corvette, voire un porte-avions. Les cuirassés, qui n'existent plus que dans des musées, étaient des navires de bataille très lourds, très puissants et très blindés, armés des plus gros canons que le pays les produisant était capable de fabriquer pour cet usage ; leur calibre allait de 380 mm (très souvent) à 406 mm en Angleterre (pas toujours) et aux USA - de véritables monstres tirant des obus énormes d'environ 700 kg à une tonne, jusqu'à des distances pouvant dépasser 40 km. Baptiser "cuirassés" des destroyers est une absurdité de plus. Les destroyers (aujourd'hui : escorteurs ou frégates) étaient indispensables, leurs équipages héroïques, mais ils étaient beaucoup plus petits et beaucoup plus légers, leur armement principal étant, en général, constitué par des canons de 155 mm, ce qui est tout de même le plus gros calibre possible pour toutes les armées... de terre. Ce point montre quelle formidable puissance de feu, presque sans limites, on pouvait donner aux navires de guerre. L'évolution des armements actuels, surtout à base de fusées diverses ou de "missiles de croisière", a considérablement réduit l'importance du tonnage des navires de combat sauf les porte-avions.

Comme les analphabètes bêtes veulent à tout prix que toute langue se prononce comme l'anglais (le Président de la République française est donc Monnsiou Imméniouell Mac'onn), le terme allemand U-Boot, abréviation de Unterseeboot*, "doit" se prononcer "You-Boutt". On n'arrête pas le progrès, comme vous voyez.

* Unterseeboot se pronconce "Ounterzébeautt".

Justement, à propos de sous-marins, National Geographic a produit de nombreuses émissions sur eux, surtout les SM allemands. Dans chaque émission, on a droit plusieurs fois à un sous-marin qui passe tout près en plongée, toujours penché (c'est de la gîte) d'environ 20 à 30° vers tribord (à droite). Pourquoi ? Mystère. Ce même sous-marin (c'est toujours la même image, réutilisée des dizaines de fois) est en général allemand, mais il lui arrive d'être anglais ou américain. Pourquoi se gêner ? L'important, c'est de remplir les 50 minutes, même n'importe comment, pour toucher son argent.

Dans une émission sur Pearl Harbor, nous apprenons que les Japonais ont perdu 29 avions et 55 pilotes. C’est un véritable miracle car ces petits avions embarqués (pour porte-avions) n’avaient  qu’un seul pilote et parfois (les bombardiers) un ou deux autres hommes d’équipage (le bombardier, le mitrailleur, le radio ; souvent, le même homme avait plusieurs fonctions). Ces avions ont donc perdu presque deux fois plus de pilotes qu’ils n’en avaient à bord. La riposte américaine s’est montrée très efficace !

Bien entendu, cette attaque, vraiment infâme, a pour résultat que les USA « rentrent (sic) en guerre »… sans en être jamais sortis puisqu’ils n’étaient pas en guerre avant l’attaque. Jusqu’où peuvent aller la bêtise et l’incompétence ? Attendez-vous au pire car ce n’est pas fini.

Ces "historiens", "traducteurs", "adaptateurs" et autres plaisantins cherchent, en ce moment même, à changer la langue française pour qu'elle ressemble davantage, et mieux, à l'américain, qui est si merveilleux et qu'ils admirent et imitent tant. Par conséquent, il n'y a plus de porte-avions mais des "transporteurs" ou des "porteurs"  (à tour de rôle) parce que les Américains parlent souvent de "carriers" pour abréger mais ce sont des "aircraft carriers", littéralement des "porteurs d'avions", donc des porte-avions en français (si l'on connaît cette langue, ô "traducteurs" et "traductrices" improvisés). C'était déjà le cas dans certaines parties - aléatoires - du film "The Battle of Midway" (1976), dans lequel on retrouve les acteurs Henry Fonda (amiral Nimitz, commandant en chef de la Marine du Pacifique), Robert Mitchum (amiral Halsey), James Coburn, Glenn Ford (amiral Spruance) et d'autres encore.

Au même niveau de stupidité et d'incompétence, on trouve la traduction française d'un mot très simple et archi-connu : fighter*), version courte de "fighter aircraft". Sautant sur la "traduction" Google ou autre, ils se mettent tous à vouloir imposer "combattant."  Voilà que les célèbres chasseurs, ou avions de chasse, Messerschmitt 109 et 262, Focke-Wulf 190, Spitfire, Hurricane, Tempest, P-51Mustang, P-47 Thunderbolt, Morane 406, Bloch 152, Dewoitine 520, Curtiss H-75, Yak 3 et 9, MiG 15, 21, 25 et 29, Mystère IV, Sabre, Hunter, Mirage III, Rafale et beaucoup d'autres ne sont plus des chasseurs mais des "combattants", qu'on se le dise ! Ce n'est évidemment pas l'Académie française qui a pris cette décision, l'Armée de l'Air ou le ministère de la défense non plus ; ce sont les abrutis, les cancres de la télévision, les personnages les plus bêtes et les plus ignares du pays (hommes ou femmes), à égalité avec les journalistes. C'est l'habitude en France, où la langue est en permanence massacrée par les cancres incurables de la presse et du PAF, les journalphabêtes, qui influencent la totalité de la population parce que tout le monde, ou presque, les écoute et que les Français ne sont qu'un troupeau de moutons veules, sans volonté, qui répètent tous, comme des perroquets, ce qu'a dit "la télé", donc les cancres que presque  tous méprisaient au lycée ou au collège.

  1. n'est plus que "technologie" (un barbarisme), toujours "sophistiquée" (un barbarisme aussi), "les nouvelles technologies" - ah, ce que prononcer ces trois  mots peut vous donner l'air intelligent ! Chacun se prend soudain pour un grand scientifique et pour un ingénieur de pointe rien qu'en répétant le mot "technologie" jusqu'à quatre ou cinq fois par minute alors que tous, ou presque, détestent les matières indispensables au progrès techNIQUE : les mathématiques et la physique, qu'ils abhorrent et où leur ignorance pitoyable est profondément ridicule. Bien des naïfs  se vantent même d'être nuls en maths, comme si c'était un exploit admirable. On ne peut pas tout savoir : par exemple, j'ignore à peu près tout de la Grèce et de la Rome antiques, de l'art précolombien et de la chirurgie, mais je ne m'en vante pas en proclamant : "Moi, je ne connais rien à l'Antiquité !" Tous, sauf les scientifiques, seraient bien incapables d'expliquer clairement et correctement ce que signifie le mot "technologie", dont la terminaison -logie montre bien que c'est la science et l'étude (surtout immatérielles, donc théoriques) de certains domaines de la techNIQUE, comme dans tous les mots analogues : archéologie, paléontologie, psychologie, géologie, etc. Ne rien comprendre et ne rien savoir, un exploit ? Quant aux "technologies" (sic) prétendument "nouvelles", combien de temps restent-elles nouvelles après leur apparition ? La radio est apparue au début du XXe siècle, il y a en gros 110 ans, et la télévision au début des années 1930, en même temps en France et en Allemagne, il y a près de 90 ans (le développement de la TV a été retardé d'une vingtaine d'années par la IIe guerre mondiale (1939-45), déchaînée par une bande de gangsters allemands (cette fois-là) dont on sait à présent qu'ils étaient drogués jusqu'à la moëlle, et pas seulement par les comprimés de Pervitine, l'une des premières amfétamines (dont on ignorait alors le danger), en vente libre et massive en Allemagne dès les années 1930, ses soldats au combat étant eux aussi massivement drogués. Les gadgets et les joujoux actuels, en télécommunications, (téléphones mobiles, ipads, tablettes et autres machintrucs) ne sont que le résultat d'une évolution technique normale même si le résultat, c'est vrai, est remarquable. Le téléphone, lui, date du dernier quart du XIXe siècle (1876, voire avant). Il a fait quelques progrès en même temps que toutes les autres techNIQUES (métallurgie, aviation, automobile, éclairage, photographie… tout). De là à le baptiser "technologie ultra-sophistiquée" en prenant des mines de Prix Nobel frais émoulu...

*) En anglais, le mot "fighter" existait bien avant les avions, y compris les avions de chasse, alias chasseurs. Il signifiait déjà, entre autres, "combattant" (par exemple d'une armée ; on dit aussi "fighting men"), torero dans "bull-fighter" (littéralement, combattant de taureaux), "bagarreur", y compris au sens figuré : on m'a déjà dit, en anglais, que j'étais un "fighter", un bagarreur (You're a fighter !). En boxe, "fighter" désigne un homme qui se bat avec ses poings ; comme chacun sait de quoi il s'agit, il est inutile de préciser (boxing fighter) : un fighter anglais est un boxeur français. Quand les premiers avions de chasse, ou chasseurs, sont apparus vers 1915, les Anglais ne les ont pas appelés "chasseurs" comme les Français mais - j'améliore un peu la traduction - "avions de combat" ou "avions combattants". Je préfère de loin "avions de combat". En effet, ce sont eux qui poursuivaient les avions ennemis, et leurs pilotes cherchaient à les abattre par le feu de leurs mitrailleuses. Les autres avions de guerre étaient aussi des avions de combat, mais surtout passifs et subissant les attaques des chasseurs ennemis (plus rapides et plus maniables - plus agiles dans le ciel) même s'ils cherchaient à se défendre avec des mitrailleuses, eux aussi - parfois avec succès.

Je vous parlerai bientôt d'une émission de télévision récente, britannique je crois (avec "adaptation" - sic - française), qui bat de loin tous les records. Même moi, devenu très méfiant - forcément - je n'aurais pas cru cela possible. Je me trompais. La conclusion s'impose d'elle-même : on se paie vraiment la tête des téléspectateurs en s'imaginant que, de toutes façons, ils n'y connaissent rien (comme les soi-disant "documentalistes", incapables de distinguer une 2 CV d'une Rolls-Royce). Grossière erreur : il existe, au minimum, des millions de passionnés d'aviation auxquels la plupart de ces erreurs n'échappent pas mais la qualité de leur propre travail, pour les "documentalistes", c'est le cadet de leurs soucis. Ils (y compris "la 2" dès 1980-90) n'acceptent pas les offres de vérification amicales que leur font de vrais spécialistes comme, dans les années 1980, Jean Lasserre, rédacteur en chef et cheville ouvrière de la magnifique revue "Icare" (tous les détails sur cette revue se trouvent sur Internet ; chercher simplement "Icare"). Cela n'a pas changé depuis, et je dirais même que cela empire chaque jour, dans des proportions effrayantes. Bientôt, nous verrons Guynemer aux commandes d'un Airbus A 380 (le plus gros).

10 mars 2019 : "Communiqué spécial", comme disent les journalphabêtes, les cancres qui forment, informent, déforment et cultivent la totalité de la nation (même la secrétaire perpétuelle de l'Académie française parle comme eux : "Vou aussi, eu aussi", etc., sans oublier la "technologie"). Voici ce "communiqué spécial" : hier soir (vous voyez que je vous informe rapidement), j'ai vu une émission de TV de plus consacrée à la IIe guerre mondiale. Une fois de plus, comme dans toutes les émissions de ce genre qu'on peut voir ces temps-ci, nous avons eu droit, à propos de l'attaque japonaise de Pearl Harbor, à une vaste formation de grands avions, au moins des bombardiers moyens bimoteurs, peut-être même des bombardiers lourds quadrimoteurs américains (B-17 "Fortress" ou B-24 "Liberator"). Je ne peux être plus précis car l'image n'est pas très bonne et, même en recourant à l'arrêt sur image, je ne suis pas parvenu à déterminer la catégorie de ces avions et encore moins leur type exact.

Les prétendus et même soi-disant "documentalistes" se comportent exactement comme des bandes de singes : dès qu'un singe se met à crier en sautant sur ses pieds, tous ses congénères se mettent aussi à crier en sautant sur leurs pieds. Les "documentalistes", eux, épient, imitent et copient immédiatement, et servilement, tout ce que leurs congénères montrent dans une quelconque émission. C'est ainsi que des séquences filmées grotesques (dans le contexte dont il s'agit) sont copiées, recopiées, re-re-recopiées d'une façon simiesque et mises à toutes les sauces par ces cancres imbéciles et ignares, qui sont aussi des fainéants : ils ne se donneraient jamais la peine de chercher eux-mêmes d'une manière sérieuse, de sélectionner et de trier. C'est bien trop fatigant pour la confrérie des cancres.

Voilà pourquoi ils nous montrent constamment des bimoteurs bidérives japonais à Pearl Harbor (je précise que c'est rigoureusement impossible), un Focke-Wulf 190 abattu, avec le pilote qui vient de quitter l'avion, dans la Bataille d'Angleterre ; c'est une séquence dont on se moque, dans les milieux connaissant l'aviation, depuis des dizaines d'années (mais rien n'y fait : les "documentalistes" cancres sont infaillibles et il est hors de question de corriger leurs absurdités et leurs anachronismes grossiers) car le chasseur allemand Fw 190, d'ailleurs excellent et redoutable, n'est apparu au combat que fin 1941, au moins un an plus tard.

Nous avons droit aussi à chaque fois, depuis quelques mois, à la même formation de chasseurs français Morane 406 en train de tirer, les lueurs de départ des canons bien visibles (aucun MS 406 n'a participé à la Bataille d'Angleterre) et aussi à un Dewoitine 520, toujours le même, vu de 3/4 avant en train de tirer, avec les bandes rouges et jaunes de l'armistice peintes sur la dérive… Ces deux derniers documents filmés sont d'ailleurs très intéressants à condition qu'on ne les fourre pas dans ladite bataille, dans celles de Guadalcanal ou de Koursk ou dans l'épisode kamikazé des Philippines en octobre 1944. 

Je vous réserve encore une surprise de taille mais, hélas, des obligations impératives m'empêchent de l'ajouter aujourd'hui. J'ignore quand ce sera possible (bientôt, je pense, mais peut-être après le dimanche 17 mars - vérifiez de temps en temps, si cette question vous intéresse). N'oubliez pas que, ici même (sur ce blog), vous pouvez faire des remarques et poser des questions auxquelles je m'efforcerai de répondre.

À bientôt pour la suite.

Yves Michelet,

Vieux hibou déplumé, diplômé, très affreux et fort horrifique 

 

À bientôt pour la suite.

- À suivre -

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